Passer au contenu principal

La Vie (re)commence...


… J’étais retournée expressément en Abitibi après avoir déserté l’Oratoire tôt matin. J’avais fait la route avec l’Amie Lib car j’avais en tête de me rendre au SylÉmi pour remettre le baril servant à recueillir l’eau de pluie, tête en haut. Utilité estivale…
 
J’avais quitté la maison de ma Meilleure Amie, chez qui je squattais une fois de plus. Je n’avais aucune idée du chemin qui m’attendait, j’entends l’état, puisqu’à ma dernière visite en novembre dernier, il avait l’allure d’une planche à laver… usée!

Aussi, fus-je surprise de constater qu’on l’avait amélioré récemment. Des bourrelets de terre en faisant foi à plusieurs endroits et les habituelles marres d’eau scindant le chemin en deux, étant littéralement asséchées.

Je stationnai Petit Escape à l’endroit habituel. Chargeant le lourd sac à dos contenant deux cruchons de 4 litres d’eau sur mes épaules, je longeai le sentier bordant la plantation.

Insécure, comme à mon habitude lorsque je me rends pour la première fois de l’année au camp, je m’amusai à parler haut et fort à un défunt Méo, le rappelant gentiment et régulièrement à mes côtés, comme je le faisais du Temps de son vivant.

Arrivée à ce que j’appelle la golée, je ramassai deux beaux bâtons écorcés par de vaillants castors et j’entrepris la remontée. À mi-côte, je levai les yeux…
En-haut, m’attendait une grosse boule de poils d’un bel ébène!!!

Curieusement, je n’ai pas eu le Temps d’avoir peur. Je n’ai même pas eu la moindre décharge d’adrénaline. Comme si l’évidence de ma situation se résumait à continuer à aller de l’avant. Ce que je fis, levant les bâtons dans les airs en les cognant l’un contre l’autre, intimant, haut et fort, à Grosse Boule de retourner dans son bois.

Bien sûr, à l’entrée du sentier s’enfonçant dans la forêt, je pris le Temps de m’assurer que je ne brisais pas un party familial ourse-oursons. J’avançai vers le camp, continuant à jaser à voix haute à Grosse Boule. J’avais une cargaison d’eau potable à livrer, et un camp à qui aller donner un peu d’amour après les affres de l’hiver.

Je n’ai pas revu Grosse Boule. Quand en fin d’après-midi, je refis le sentier à l’inverse, j’utilisai religieusement à tous les dix pas, le sifflet laissé au camp pour les « au cas où ».

Le plus cocasse dans cette histoire, c’est que, conformément à mon habitude d’écrire sur les murs et frigos, j’avais l’an passé, laissé ce mot sur celui du SylÉmi: 

« La Vie commence au moment où nos peurs s’envolent. »  

Je crois bien que la mienne vient tout juste de (re)commencer…

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Acculée au pied d'un mur...

... Vendredi soir: je suis accroupie au bas de cette immense porte de plexiglas refermée sur les secrets d’années de vie d’un commerce devenu fantôme... ... J’ai le visage tourné vers ce soleil, à en gober jusqu’au dernier atome d’énergie qu’il peut me fournir en cette fin d’après-midi automnal... ... Suis en baisse... Heureusement, P’tit Bonheur et Méo se trouvent près de moi... Fidèles amis... Le « Nous vous donnerons une réponse, au plus tard la semaine prochaine. » est maintenant chose du passé... et comme le « temps n’est rien »... alors, ne me reste plus qu’à attendre « LA » bonne semaine prochaine!!!... Mode attente, une fois de plus... Est-ce que le simple fait d’avoir passé l’entrevue téléphonique suffira à m’avoir fouetté suffisamment les sens ( et le sang ) afin que je poursuive ici ma route, dans le quotidien de mon « petit fond de rang »??... ... À suivre... Comme de raison... Mais voilà! Il me semble que ce soir, j’en ai ma claque de me sentir raisonnable. D’être « comme

Eau et écorce: l'affaire est chocolat!

« … J’avais prévu le coup : l’alarme devait m’extirper de mon sommeil avant même que l’aube ne se pointe. Il y allait de la qualité de l’eau… 3 :45h- Ça en était terminé de ma nuit de rêves sans fin. Il était Temps de sauter dans mon jean et d’enfiler un coton ouaté. Pâques m’attendait… 4 :20h- J’arrivai un peu à l’avance. Les lieux étaient déserts si ce n’était un véhicule à l’aile gauche drôlement cabossée, garé sur le bas côté.  Je saluai le jeune homme qui remontait la pente chargé d’un « jelly can » que je présumai, pleine d’eau de Pâques. En échange, je reçus un discret signe de tête. Pourtant, je me disais que pour croire à cette tradition, il devait y avoir un brin de folie en lui non?... Ça ne m’a pas semblé être le cas. Peut-être était-il beaucoup trop tard pour lui plutôt que beaucoup trop tôt?...  Peu importe… Mes Amis se pointèrent vers 4 :30. À tour de rôle, on prit une gorgée de l’eau recueillie à même la source.  Pour la san

La rivière-du-Loup...

Des smel' et des pommet' des as de piq' Des rav' et des carot' des manch' de piq' D'la fleur d'la poch' d'avoin' des souliers d'boeuf Des fill' et des garçons heureux Elle a un trou ma marmite, Elle a un trou par-dessous La rivière-du-Loup est large, large La rivière-du-Loup est large partout!... Des smel' et des pommet' des as de piq'............ Elle a deux trous ma marmite, Elle a deux trous par-dessous... (clin d'oeil à mon Amie So de Kuujjuaq-Rivière-du-Loup et à l'Ami Pat de Rimouski, à qui j'ai cassé les oreilles pendant quelques kilomètres entre Rimouski et L'Islet-sur-Mer, en février dernier...) ;-)