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Chemin des Outaouais, 3e partie


Trois accompagnatrices avaient pris le départ d’Ottawa avec nous. Nos guides. Pour nous extirper du labyrinthe des rues Ottaviennes et nous mener à bon aéroport, au Musée de l’Aviation. Ce fut le bout facile et sans casse-tête.
 
Comme les indications sur l’itinéraire avaient été modifiées à cause des récentes inondations, la première journée sous un soleil de plomb et une rue fermée à la circulation, ébranlèrent notre foi en nos capacités directionnelles. Après maintes tergiversations et hésitations, ce fut avec soulagement que l’on atteignit Orléans et son sous-bassement d’église cachant en son sein, un étrange voyeur venu reluquer un corps dénudé… Histoire que je conserverai sous couvert de mystère, et qui rejoindra dans nos mémoires, celle de M’ssieu René… euh… du Père René, qui, arrivant sans présentation, fut froissé de s’entendre ainsi dénommer… Tant pis pour lui!

Quand Buckingham nous ouvrit ses portes le lendemain, 18km plus loin, ce fut pour nous offrir le luxe d’une maison entière, celle appartenant aux petites Sœurs de Sainte-Marie. Plus tôt en journée, nous avions expérimenté notre première traversée Outaouaise Cumberland/Masson-Angers, ville où nous nous étions arrêtées à l’ombre de longilignes conifères pour une pause bien méritée. Après avoir demandé notre route au brigadier du coin, on arriva à l’heure chez les Sœurs, pour assister aux Vêpres de 16h. Un quinze minutes de recueillement juste avant un beau moment de partage avec Celles qui malgré leur grand âge, conservaient une belle joie de vivre et de curiosité envers les Pèlerins de passage. Moment émouvant

Le troisième jour, on marcha 24km. En chemin, on s’arrêta chez une Dame Lavoie, amie du Chemin, qui accueille les marcheurs depuis 15 ans. Même chose pour Dame « Petite Fleur » Diane et son Gilles de mari, demeurant à peine quelques kilomètres plus loin (fait cocasse, malgré la courte distance, ils ne se sont jamais rencontrés!). La maison de ces derniers se trouvait juste après la montée Berndt (photo d’hier), à proximité d’un magnifique élevage de chevaux Appaloosa faisant partie du village de Lochaber-Partie-Ouest.

Hébergées sous la protection d’âmes défuntes, c’est au Casse-croûte Les 3 gars qu’on brisa le Temps d’un souper, la glace de Thurso, village natal de notre Ti-Guy national…

Le lendemain, on aboutit à ce qui deviendrait, notre plus décevant hébergement de tout le périple : l’Auberge de la Baie Noire. Bien que la route fût facile, l’endroit qu’on nous avait réservé, nous plongea tête première dans la simplicité volontaire. Une forte odeur de vieille boucane imprégnait les murs de la chambre, qui n’avaient pas été nettoyée depuis des lustres. Aucune commodité autre qu’un rouleau de papier de toilette, l’eau courante et des lits de camp. À l’extérieur, des tas d’objets gisaient abandonnés. Rien pour se vautrer dans la contemplation. Heureusement, on put au moins se sustenter convenablement, avec les pizzas et sous-marins servis sur la terrasse de l’Auberge. Bière aidant, on en oublia la rusticité de notre gîte…

Notre plus longue journée fut celle qui nous mena de Plaisance à Montebello : 26km, où on croisa en chemin, d’autres amis du Chemin, un Jean-Guy bécoteux et sa Denise de femme. La température était idéale, nuageuse à point. Mais ce fut ce jour, le cinquième, où se pointa ma première et seule ampoule de toute la randonnée. Ce fut à n’y rien comprendre

Et comme les jours ne se sont pas suivis en se ressemblant, le 14 juin, à mi-parcours, la pluie se mit de la partie. Comme le traversier Fassett-Lefaivre n’était pas en fonction (toujours suite aux inondations), c’est dans le taxi d’un Mario-qui-voulait-qu’on-débarque-avant-le-Temps-pour-faire-plus-d’argent qu’on parcourut Montebello-Hawkesbury pour ensuite atteindre le tout petit village ontarien de L’Orignal. Il en résulta notre plus courte journée de marche (13km). Après avoir passé une bonne partie de l’après-midi attablées au dépanneur de la place à regarder la pluie tomber avant de nous décider à aller visiter la 2e plus ancienne prison du Canada, nous avons posé nos sacs sur le site d’un camping propre et confortable, où la brumasse n’eut pas raison de notre bon vouloir à faire une brassée…

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