Le septième jour, après un peu moins de 8km, nous nous
sommes arrêtées à Hawkesbury pour y petit-déjeuner. Nous entamions la deuxième partie
de nos pérégrinations. Sous de chaudes averses, la route nous mena jusqu’à
Chute-à-Blondeau, croisant au passage, le ruisseau
où avaient eu lieu
la bataille de Dollard-des-Ormeaux. Page d’histoire…
On nous reçut dans une très chouette salle
communautaire avec vue sur la magnifique rivière des Outaouais. On nous avait
prévenu qu’il y aurait une noce, mais naïvement, nous nous réjouissions de
pouvoir y participer en catimini. Mais c’était bien mal connaître les
Irlandais!!!
Cette nuit fut ponctuée de tambourinements de ce
qui semblaient être des pas énergiquement frappés en cadence au-dessus de nos
têtes; de femmes choisissant de venir allaiter leur tout-petit au rez-de-jardin;
d’individu fortement aviné fixant avidement un sein dénudé… Barricade on dût
ériger…
Le jour 8 fut le plus soporifique de tous. Une
longue journée plate et chaude, à marcher parallèlement à une route assez
passante, puis directement sur l’accotement d’une autre. Arrivée au camping, 8km
avant Rigaud, je n’avais qu’une idée en tête : chips, Oh Henry et Pepsi!
Et c’est après avoir enfin franchi les 22km, que le Père Secours nous accueillit
au Sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes. Ce soir-là, je dormis sous l’égide d’une
dizaine de statuettes de la Vierge de différentes nationalités.
Fut-ce
là l’origine de mon rêve érotique?... Énigme… Mais je passai outre le lendemain, l’idée de
faire un test de grossesse…
Le 17 juin, nous devions faire Rigaud-Oka,
mais les dégâts causés par les inondations à l’église de cette localité vinrent
chambouler les plans. Notre chemin s’arrêta donc à Hudson, chez le Père Demers,
qui nous reçut en grande pompe. C’est ainsi qu’on en apprit
sur l’aide humanitaire qu’il faisait au Pérou, ainsi que sur l’existence du
commerce Pure
Art, situé juste en face du presbytère, une boutique sans but lucratif
qui encourage et valorise l’artisanat Péruvien et Tanzanien. Incitante
magnanimité…
La portion du chemin Hudson-Ste-Marthe-Sur-Le-Lac,
se fit en compagnie d’une quatrième comparse, l’Amie Lod, venue nous rejoindre
à Oka. Tout le trajet se marcha sur la piste cyclable. Le soir venu, à la Pizzéria
du coin, on s’attabla devant une rutilante voiture noire. Curieuse, j’interrogeai
son jeune propriétaire. Fièrement, il s’empressa de répondre à nos questions.
Ce
n’est pas tous les jours que l’on mange du fastfood devant une Tesla valant
$75,000!!!!...
Il nous restait deux jours de marche : un presque
22km et un tout petit 13km. C’est à la fin du jour 11, Ste-Marthe-Sur-Le-Lac-Laval,
que l’on rencontra l’inspirante Sœur Pauline, une infirmière de 81 ans,
toujours active et dévouée pour ses brebis (parfois égarées) de Chomedey. Une autre rencontre fort
passionnante.
Finalement, c’est sous la pluie qu’on atteignit le
jeudi 20 juin, l’Oratoire
St-Joseph. Cherchant le Bureau où nous devions nous rapporter, nous en
avons presque oublié de visiter l’immense lieu culte de 8 étages. Grâce à un fidèle
employé y travaillant depuis 41 ans, on finit par faire apposer la douzième et dernière
estampille de ce pèlerinage.
En conclusion, si le Chemin des Outaouais ne m’a
pas nécessairement donné le goût d’aller faire l’un des Compostelle, il m’aura permis
de prendre conscience de mes limitations physiques.
Quant à savoir où me mèneront mes prochains pas, ça
ce sera, autres histoires… 😉
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