Il m’arrive souvent lorsque
je roule le chemin du P’tit Nord d’y croiser des poules*… J’ai
rarement le Temps de les photographier, trop d’étapes à franchir:
ralentir, m’arrêter, baisser la musique qui joue à tue-tête, préparer la
caméra, faire « feu »… Souvent la Belle est déjà retournée picorer
dans son boisé!
Ce jour-là j’ai eu affaire à
Une-Pas-Pressée. J’ai pris mon Temps. Le Temps qu’il fallait pour la croquer
sur le vif. Patiemment, elle a gardé la pause. Après avoir emmagasiné suffisamment
de prises pour pouvoir utiliser l’une d’elles ultérieurement, je suis redécollée
lentement.
Elle a eu peur, bien sûr, et
elle s’est envolée pour se poser un peu plus loin, histoire de se mettre à
l’abri. C’est là que j’ai cru l’entendre lancer un « Merci la Vie ». J’imagine
que dans les détours de chemin, les poules, tout comme les orignaux, préfèrent de
loin les inconnues armées d’un appareil photo aux êtres vêtus en fluo…
« Y’a des jours comme
ça, où on se retrouve à la bonne place au bon moment. Ou face à la bonne
personne. Quelqu’un qui ne nous veut aucun mal… »
Je parle pour la poule…
« On parle de
« jour-de-chance-à-double-tranchant » ».
Je m’exprime encore pour la
poule… Et aussi un peu pour moi!
* terme familier désignant nos perdrix
"Mme La Poule", P'tit Nord, octobre 2015 |
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