… à ceux qui me demandent
raison de mes voyages que je sais bien ce que je fuis, et non pas ce que je
cherche. » (Montaigne)
Retour
sur le 5 juin :
Gimli,
Manitoba- Yorkton, Saskatchewan (471 km)
« … Ça m’aura pris un
sixième matin pour oublier de tirer un trait de khôl à la base de mes cils inférieurs.
Comme si ce geste devenait superflu…
J’ai (bien) dormi avec un
bruit de vagues en toile de fond et me suis réveillée avec le chant d’une
myriade d’oiseaux. J’avais laissé une fenêtre ouverte (comment
peut-on appeler autrement ces bouts de toile triangulaire qui pendouillent à
l’intérieur si on n’en tire pas la fermeture éclair?...)
J’espérais y entrapercevoir un coin de ciel étoilé mais le sommeil m’a surprise
bien avant.
Le campement défait, j’ai
offert au vent et aux doux rayons, mon visage aux yeux clos. J’ai "cohéré" mon
cœur, j’ai médité un cinq minutes. Pour ce matin, c’était tout ce que mon
esprit agité me permit.
Je quitte direction Yorkton en
Saskatchewan, avec arrêt obligatoire à Gimli : j’y ai rendez-vous avec un
Viking!!!
- En
route…
Lorsque mon estomac crie famine, je fais une halte pour
terminer un troisième plat de pâtes en autant de repas. J’aurai fait honneur à
la sauce que m’avait donnée Tendre So. Alors que je suis installée, quelque
part au Manitoba, un homme aux yeux d’un bleu merveilleux m’aborde. Il roulait
vers l’Ontario. Il se disait surpris de constater que les Québécois prenaient souvent
la peine de se faire de bons lunchs en voyage. Ah oui?...
Les prairies sont
magnifiques. Un paysage plat, pas "plate"! Que de la belle grosse campagne. Des
champs presque à perte de vue, des animaux et des silos géants.
À Yorkton, j’ai trouvé un
camping pas très ragoûtant, mais pour $20.00, ça ira. J’ai fait la connaissance
d’une rondelette Dame blonde et de son Fils ado à qui j’ai demandé des informations
en arrivant sur le site.
En un rien de Temps, elle
avait sauté dans son gros « pick-up-F-150-4-portes-bleu-royal » pour
venir me montrer les emplacements pour les tentes.
« Thank you very much,
you’re so nice” plusieurs fois plus tard, je monte mon camp de fortune. Eh
bien, croyez-le ou non, elle est revenue une trentaine de minutes plus tard,
avec son Fils (dans leur gros pick-up)
pour venir m’aider à m’installer. Je n’en revenais pas!
Et comme le ciel avait un
air orageux, elle m’a offert de me réfugier dans leur « Fifth wheel »
si besoin. Et/ou d’aller y prendre une douche. Et/ou… bref, j’ai cru un instant
que je serais envahie, mais non, finalement, nous sommes demeurées, de part et
d’autre, sagement chez-nous.
Autre rencontre en soirée : un couple passant et repassant devant mon campement en marchant. Je les salue, bien
entendu. Ils se sont approchés et ont mêlé leurs haleines éthyliques à la
sobriété de la mienne. Parle, parle, jase, jase, j’apprends entre autres, que Lui, est un travailleur
itinérant du « rail way ».
Ce sera pleine de leurs
recommandations préventives concernant la Vie dans les Rocheuses, que je leur
souhaitai une bonne nuit.
J’attendrai d’y être rendue avant d’avoir peur des
grizzlis!!... »
"Mon Ami le Viking", Gimli, juin 2015 |
"Paysage manitobain", juin 2015 |
"Nouvelle frontière", Saskatchewan, juin 2015 |
"J'avoue... un bout droit!", Saskatchewan, juin 2015 |
Commentaires
Cette phrase de Montaigne, je la contresignerais volontiers...
Tu fais aussi de la cohérence cardiaque? Une découverte très récente pour moi.
Le cycliste aux yeux bleus qui trouvait que les Québécois se font de bons repas, il voulait peut-être goûter à tes pâtes?
La dame et son fils en gros pick up, le couple qui marchait avec sans doute plus que point zéro huit dans le sang, ça me fait triper!
En espérant que nous ne sommes pas, tes lecteurs, les sujets de cette fuite.
Le voyageur aux yeux bleus... voulait faire la conversation c'est certain. Il était un brin sympathique faut dire...
Pour la cohérence cardiaque, c'est une leçon de Vie de ma Chum Gaa de Rouyn justement... juste avant mon départ... Je l'ai utilisé dans les moments de route plus stressants...
Ravie que ce voyage te plaise! ;-)