Je réalise que le Nord a le
pouvoir de dissiper les tourments si
on se donne la peine de les offrir au vent.
Si
on le laisse caresser notre visage, et du coup, si on ose lever les yeux et regarder plus loin que l’horizon, plus
loin que tout ce qui bouscule l’environnement du Nunavik… Si on laisse nos pas nous porter plus loin que sur les routes
tracées d’avance…
Si
on ne baisse pas les bras devant l’adversité et si on regarde demain comme LE jour où tous les espoirs seront
permis…
Si
on ne prend pas pour acquis que tous, autant que nous sommes, devons être
semblables, avoir les mêmes besoins, les mêmes pensées…
Si…
Je sais, je sais. Suis la
première abattue quand tout ne va pas comme je le souhaite. C’est pour ça que le
matin, je persiste à marcher. Marcher, encore et encore. Je profite du moment, pour
espérer la nouvelle journée, me présenter à l’alizée, pour qu’il emporte tout
ce que mon cerveau n’arrive pas à gérer…
Marcher, tout le temps,
longtemps… Secret de polichinelle que c’est la clé de l’apaisement, du recentrage sur soi. La voie pour
entendre la Voix, non celle qui se chante, mais celle qui Nous parle…
Si, seulement
si… Je… Nous…
"Là où souffle le vent...", Kuujjuaq, juin 2014 |
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