« Hi Gorgeous! »

(Hum… c’est à moi qu’il parle???!!!)

… Leurs pas se soulevaient au gré de vagues imaginaires rendant hésitante leur progression sur le bas côté de la route. Leurs verres fumés camouflaient les eaux troubles dans lesquels ils semblaient baignés tous les trois… au beau milieu de-ce-si-tant ensoleillé après-midi…

J’étais confortablement installée sur la petite chaise de toile du même bleu que les cieux du Nunavik (que j’avais réussi à coincer sur la minuscule galerie du 1434-A). Celui de droite, fut le premier à m’apercevoir. Auparavant, un bref instant, m’était passée par la tête l’envie de plier bagages, de ramasser la tasse de chocolat chaud encore fumante, le combiné portatif et mes gants et de me faufiler à l'intérieur...

Un bref instant, j’écris…

Parce que tout de suite après le « bref », me suis dit que ce serait un peu insultant pour eux, comme si je craignais un « je-ne-sais-quoi ».

Alors…

Je suis restée, peinarde, immobile et « presque » invisible jusqu’au…

« Hi Gorgeous! »… (ben oui, c’est le titre, je sais. Je reprends de là…)

Mon admirateur portait des verres miroitants dans lesquels je pouvais presque me voir. Son copain, sur son exclamation, s’étira le cou et se tourna également vers moi, le temps d’un « Hey! Hello! », auquel je répondis poliment ajoutant en prime, un charmant sourire.

Pis… Ben voilà, c’est tout! Ils poursuivirent leur chemin, sans plus ni moins de débordement.

Et dire que j’étais prête à battre en retraite sans même avoir hissé pavillon blanc…

Cré moi!...