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Caythorpe



« … C’était mon premier séjour en Angleterre. Je ne pouvais affirmer hors de tout doute, que ce serait le dernier. Simplement, je prenais chaque goulée d’air Britannique comme seul présent, sans savoir ce que me réserverait l’avenir. Ou le « à venir »…
 
Voilà, c’était tout un début!

Ce matin de « pause-vacances », j’avais choisi de traîner mes godasses jusqu’au village voisin de Fulbeck. C’est ainsi que Caythorpe s’offrit à moi, tout emmailloté dans sa candeur rustique.

Dès l’entrée dans le village d’un peu plus de 400 habitants, je croisai sur le parvis de l’église, Cycliste d’un certain âge qui se mit « to the go » à me faire la conversation. Mal lui en prit, car dans mon anglais hésitant et avec mon fort accent francophone, nos mots se placèrent comme bâtons rompus, entre nos vies respectives.

L’homme, de bon aloi, voulut absolument m’aider à trouver le chemin qui me mènerait à « ce » magasin de meubles plus qu’intéressant selon Hôtesse Alb. Après moult tergiversations, il héla une Dame passant par là, afin qu’elle éclaire cette partie obscure de nos existences nouvellement liées par le hasard.

Trêve…

L’homme, dont un peu de salive s’était coagulée sous forme de mousse blanche à sa commissure labiale, me dirigea donc prestement aux bons soins de la Dame à la chevelure grisonnante, dangereusement armée d’une balayeuse blanche au long manche.

Je la suivis, non sans crainte au début, mon imagination devançant de quelques heures, le déroulement de mon expédition pédestre. M’entraînant au fil des rues ayant l’allure de ruelles québécoises, je gardais vigilance et œil suspect sur tout ce qui bougeait autour de nous. 

Osant, à un détour, lui demander où elle se rendait ainsi affublée, avec sourire en coin me répondit avec son pur accent britannique : « At home ». Évidemment… À quoi je m’attendais là?... J’aurais dû me douter qu’elle n’avait pas décidé de prendre une marche avec son aspirateur plutôt qu’avec son chien!...

Arrivées tout au bout de la petite rue que nous avions empruntée, elle m’indiqua du doigt, que nous y étions. Elle m’intima de vérifier si c’était ouvert. Peu familière avec la poignée de porte en forme d’anneau, je la tournais d’un sens comme de l’autre, quand par magie, la porte s’ouvrit sur une gente Dame au sourire avenant.

« Are you open? » lui demandai-je dans mon anglais hésitant.

« No, we’re close. » me répondit-elle dans son anglais rassurant…

Quelle veine! Avoir marché jusqu’ici pour me river le nez sur la porte déjà pleine de rivets!!!

Que très peu désappointée, je remerciai infiniment la Dame aux cheveux gris qui, une fois de plus, venait de se faire aborder par un semblant de gentil Monsieur aux cheveux gris (je crois en réalité, si mon souvenir est bon, qu’il avait le cheveu brun… mais pour enjoliver l’histoire et donner une chance à la Dame, je l’ai vieilli…)

Du coup, je me tournai vers « l’à venir », et poursuivis ma route… »

Caythorpe, Angleterre, juillet 2014

"Vie tranquille dans le village de Caythorpe", Angleterre, juillet 2014

"L'école du village" (juste pour toi Jeune Soeur Chérie), Caythorpe, Angleterre, juillet 2014

Commentaires

Zoreilles a dit…
Quand même, t'as vu de beaux paysages et fait de belles rencontres même si t'as manqué le fameux magasin qui était « closed »!

Toujours fascinant de visiter ces coins du globe où l'histoire est plus ancienne que la nôtre, où l'on se sent un peu trop « jeunes » dans une civilisation qui a beaucoup de vécu!
C'est bien vrai. On le constate bien aussi en Abitibi par rapport au Bas du Fleuve. On voit la jeunesse de notre région!!!
Je suis très curieuse de connaître les gens, de les aborder, de tenter de découvrir un peu de leur vie.
Encore plus dans les vieux pays où la langue m'est connue.
;-)

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