Passer au contenu principal

Hector & Eve



« … J’avais finalement rejoint, par un dédale de rues, le village voisin de Caythorpe. Si on peut se permettre de nommer ainsi, un amalgame de voies auxquelles aucune église digne de ce nom, n’avait cru bon de s’ériger en leurs cœurs…
 
Mais bon, ainsi en était-il…

Ayant vite fait le tour de Frieston, je repris la route 607 à sens inverse. Je plaçai mes pas sur le premier accotement qui se présenta à ma gauche. Je reconnus immédiatement quelques noms de maisons. Parce qu’ici les maisons ne sont pas des numéros. Elles ont des noms. Respect…

Je passai près du petit « Food store » sur le coin, pris à gauche (encore!) et marchai jusqu’à ce que quelques fleurs rouges-éperdues n’éclatent dans la jaunure d’un champ illimité.

À droite, le chemin me fit passer derrière la cour de l’école où j’assistai, heureuse, à ce qui devait être un match de criquet. J’observai à la dérobée sous le couvert des arbres dont l’ombre m’était bienfaisante après le pesant d'un soleil de plomb. 

Que quelqu’un ose me dire que l’Angleterre est terne et nuageux!!! 

Pffff…

Je revins tranquillement à mon point de départ. L’église. Tout près, se trouve un magasin d’antiquités et de vieilles choses: « Hector et Eve ». Sans hésiter, j’entre. La Proprio est sympathique, souriante et enchantée d’apprendre que je suis canadienne. J’explore son antre rempli de trésors. L’endroit est exigu, chargé mais chaleureux.

Bien heureuse!

Je dégotai un petit verre gravé à la main, ancien sans être antique, avec quelques défauts pour appuyer la théorie que « dans la vie, rien n’est parfait ». Il sera pour ma Douceur ma Belle. Pour sa collection. Pour l’évidence de la véracité de l’adage. Pour lui dire combien je l’aime…

« Cahier de Grenouille » en main, je traversai l’étroit chemin et entrai dans la bouche grande ouverte du « Red Lion ». Une bière en fût bien fraîche entre les mains, je choisis une salade poires-noix-stelton. Assise seule, à l’unique table jouxtant la voie de circulation, je pris sans mot dire, le pouls du village. Le clocher sonna deux heures. Le couple arrivé en même temps que moi et dont la Dame portait une robe un peu vieillotte d’un rose-passé-date, sortirent comme je commandais le dessert : le « sticky toffee » (gâteau au chocolat, chaud, nappé d’une sauce caramel sur fond de crème glacée… miam…) qui me fondit dans la bouche aussi rapidement que la crème le fit dans l’assiette.

Le ventre plein et la tête vide de tous ces mots voulant « être » l’espace de cet instant, je fermai le petit cahier et poursuivit ma vie, un peu plus loin…

… Juste un peu plus loin… »

p.s. le dessert était extrêmement bon, mais extrêmement sucré!... 

"Frieston", Angleterre, juillet 2014

"Jaunure", Angleterre, juillet 2014

"Privé", Angleterre, juillet 2014

Commentaires

Le factotum a dit…
J'espère que vous avez la recette du fameux dessert.
Suis certaine que si on "gougueule", nous trouverons... ;-)

Messages les plus consultés de ce blogue

Eau et écorce: l'affaire est chocolat!

« … J’avais prévu le coup : l’alarme devait m’extirper de mon sommeil avant même que l’aube ne se pointe. Il y allait de la qualité de l’eau… 3 :45h- Ça en était terminé de ma nuit de rêves sans fin. Il était Temps de sauter dans mon jean et d’enfiler un coton ouaté. Pâques m’attendait… 4 :20h- J’arrivai un peu à l’avance. Les lieux étaient déserts si ce n’était un véhicule à l’aile gauche drôlement cabossée, garé sur le bas côté.  Je saluai le jeune homme qui remontait la pente chargé d’un « jelly can » que je présumai, pleine d’eau de Pâques. En échange, je reçus un discret signe de tête. Pourtant, je me disais que pour croire à cette tradition, il devait y avoir un brin de folie en lui non?... Ça ne m’a pas semblé être le cas. Peut-être était-il beaucoup trop tard pour lui plutôt que beaucoup trop tôt?...  Peu importe… Mes Amis se pointèrent vers 4 :30. À tour de rôle, on prit une gorgée de l’eau...

Acculée au pied d'un mur...

... Vendredi soir: je suis accroupie au bas de cette immense porte de plexiglas refermée sur les secrets d’années de vie d’un commerce devenu fantôme... ... J’ai le visage tourné vers ce soleil, à en gober jusqu’au dernier atome d’énergie qu’il peut me fournir en cette fin d’après-midi automnal... ... Suis en baisse... Heureusement, P’tit Bonheur et Méo se trouvent près de moi... Fidèles amis... Le « Nous vous donnerons une réponse, au plus tard la semaine prochaine. » est maintenant chose du passé... et comme le « temps n’est rien »... alors, ne me reste plus qu’à attendre « LA » bonne semaine prochaine!!!... Mode attente, une fois de plus... Est-ce que le simple fait d’avoir passé l’entrevue téléphonique suffira à m’avoir fouetté suffisamment les sens ( et le sang ) afin que je poursuive ici ma route, dans le quotidien de mon « petit fond de rang »??... ... À suivre... Comme de raison... Mais voilà! Il me semble que ce soir, j’en ai ma claque de me sentir raisonnable. D’être « comme ...

La rivière-du-Loup...

Des smel' et des pommet' des as de piq' Des rav' et des carot' des manch' de piq' D'la fleur d'la poch' d'avoin' des souliers d'boeuf Des fill' et des garçons heureux Elle a un trou ma marmite, Elle a un trou par-dessous La rivière-du-Loup est large, large La rivière-du-Loup est large partout!... Des smel' et des pommet' des as de piq'............ Elle a deux trous ma marmite, Elle a deux trous par-dessous... (clin d'oeil à mon Amie So de Kuujjuaq-Rivière-du-Loup et à l'Ami Pat de Rimouski, à qui j'ai cassé les oreilles pendant quelques kilomètres entre Rimouski et L'Islet-sur-Mer, en février dernier...) ;-)