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Jour de tempête



On avait annoncé des vents de plus de 90km/hre, un blizzard. En ce jeudi matin, nous avions donc cru bon, quelques Collègues et moi, de reprendre la discussion sur ce qu’était un blizzard et si ce début de tempête se présentant à cette heure matinale, en était un.
 
Chacun y alla de son vécu personnel, d’ici ou d’ailleurs au Nunavik, mais tous s’entendaient pour dire que ni dimanche dernier, ni ce matin, nous y faisions face.

Éternelle discussion…

Vent après vent, toujours est-il qu’un peu avant-midi, nous reçûmes l’avis de demeurer à la maison en après-midi. Presque tous les organismes du village fermaient leurs portes, question de sécurité. Pour moi, c’était une première en 35 ans sur le marché du travail. J’avais bien vécu dans ma jeunesse, et à plusieurs reprises, les congés d’école à cause des rangs qui se bouchaient quand le vent se levait en même temps que la neige tombait. Mais… au travail???... 

Jamais de mémoire! (mais étant ce qu’elle est…)

Bon, tant pis (mieux)!… Je profitai de ce temps gratuit pour terminer la déco de l’appart. Je posai des cadres un peu partout, privilégiant les œuvres d’inspiration Inuit. Seules quelques pièces moins rapport trouvèrent aussi une place.

Je pris la latitude d’écrire des pensées sur toutes les surfaces miroitantes. Proust, Strelecky et quelques illustres inconnus me regarderont donc penser lorsque je me déplacerai de pièce en pièce.

Quand aux mots de Jean Lemire, ils ont gagné une place légitime : l’un des murs de l’entrée. Et ce sera d’adon pour ceux qui quitteront mon nid car ça dit : 

« Peut-être faut-il partir pour se retrouver un peu, car on s’égare toujours en chemin, quelque part, un jour.
Quitter la route toute tracée devant nous, pour se perdre dans ce que nous sommes devenus, c’est accepter de porter un regard critique sur sa vie. Il faut parfois dévier de notre parcours, quitter le confort de nos vies, pour comprendre que beaucoup de ce que l’on est, et de ce que l’on a, n’est que subterfuge par rapport à l’essentiel. » 
(Jean Lemire)

Quel beau passage pour les gens comme nous, de « passage » au Nunavik…


« Demain il fera beau », Kuujjuaq, novembre, 2013
 

Commentaires

matin d'automne a dit…
Et puis finalement, avez-vous eu du blizzard ou non?

Très belle citation de Jean Lemire.
Bien disons que "dans mon livre à moi" c'était juste une tempête à saveur Abitibienne...
Oui, très belle et inspirante citation pour les exilés dans ce Nord Québécois...

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