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Adieu mon Oncle



La famille du côté de ma Mère, venait du Bas du Fleuve. De là, l’Abitibi se tenait bien loin, peinarde. Tout ce que nous savions, c’était que « tout là-bas » vivait une Grand-Mère, des oncles, des tantes, des cousins et des cousines. La Famille du Bas du Fleuve

Je n’ai aucun souvenir de Lui alors que je n’étais qu’une enfant. La première fois que je l’ai vu à l’âge adulte c’était en l’an 2000. J’avais pris l’avion avec mon Père et ma Douceur ma Belle pour assister aux funérailles de sa Jeune Sœur, la plus jeune de mes Tantes maternelles. 

Sa haute stature, ses épaules carrées, sa prestance et ses incroyables yeux bleus noyés de bonté, m’avaient à ce moment littéralement bouleversée. J’avais laissé les larmes baigner mes joues et un peu des siennes. Et chaque fois que nos regards se croisèrent ce jour-là, une étrange émotion enserra nos gorges…

Mystique

En 2006 je décidai de me lancer un défi de taille : apprivoiser l’insuline. J’avais donné mon nom pour aller faire une sorte de bénévolat mitigé dans un camp pour enfants diabétiques à St-Aubert de l’Islet. C’était presque à la « frontière » Chaudières-Appalaches/Bas St-Laurent. Si près d’où Il vivait…

Tellement que

Il me fut facile de trouver quelques heures pour me pousser vers son village, après avoir pris soin de déposer sur la banquette arrière du véhicule, pâtés, pain frais et ketchup aux fruits. 

La surprise fut de taille, les retrouvailles troublantes. Je le kidnappai le temps d’une promenade à Grève, comme Il appelait affectueusement son petit lopin de terre sur le bord du Fleuve.

Nous avions jasé, voulant rattraper le temps perdu. Il semblait se perdre parfois dans mon regard, essayant peut-être de retrouver dans le mien, celui de sa Sœur... 

Les années s’écoulèrent les unes après les autres, ramenant ces courts passages d’été sur le bord du Fleuve. Mêmes surprises, mêmes escapades…

Jusqu’au jour où…

Le souvenir m’échappe. Était-ce l’été 2011 ou celui 2012? Chose certaine, on s’est manqué l’été dernier. Et lorsque j’ai su qu’il était malade il y a quelques mois, honte à moi, j’ai tardé à l’appeler. Il est parti très… trop vite...

Ce soir ce sont les paroles de Diane Dufresne que j’ai en tête : 

«  Un souvenir heureux; est plus vrai bien souvent que le bonheur; plus vrai que tous les mots du fond du cœur; l’oubli est un affreux voleur… »

« Un souvenir heureux; comme une fleur a besoin de soleil; il faut l’entretenir comme une abeille; garder sa mémoire en éveil… »

« Pourquoi m’as-tu laissé à mon chagrin; jouant d’un coup de dés nos deux destins; coupant le fil avant la fin… »

J’aurais aimé te dire, pour une dernière fois :

« Je t’aime »…


Commentaires

matin d'automne a dit…
Mes sympathies amie Fitzsou. C'est un bel hommage que tu lui fais. Il aurait aimé.
Merci Matin d'automne. Je cogitais cette pensée pour lui depuis un moment déjà. Il est décédé le 3 de ce mois, à l'âge de 89 ans. Il était électricien et il a travaillé jusqu'à passé 80 ans...
Inspirant...
C'est un Oncle qui m'a affectivement marqué.
Comme si nous partagions un cordon reliant nos coeurs...
Difficile à expliquer, à comprendre...

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