… la veille du départ, une
chambre au Quality Inn, chemin Herron à Dorval. Question pratique, durant notre
absence Petit Escape agirait à titre de vigile à la résidence de Belle-Sœur Nit.
Aucune inquiétude de part et d’autre.
L’environnement de l’hôtel,
jouxtant l’autoroute et l’aéroport, était bruyant. Dépaysant. Des dizaines d’Inuits
que la proximité des Jardins Dorval et d’une épicerie accommodaient, effectuaient
quelque magasinage avant de reprendre le ciel du nord. Je me laissais bercer
par leur inuktitut. Il me semblait être en territoire connu. J’aimais.
Attablée au Nickels, j’observais les va-et-vient des
passants en catimini. Y’avait cet Homme que la Vie avait impitoyablement courbé,
qui me souriait à dents déployées. Exemple
vivant de résilience…
Tôt, nous sommes rentrés pour écouter
la télédiffusion d’un match de tennis. En
attendant…
Le
lendemain –
On
prit la navette… pour se rendre à l’aéroport situé à peine cinq
minutes plus loin. Nous étions à l’avance. Comment aurait-il pu en être autrement?
Bien que j’aie appris au fil des ans à voyager léger, je n’avais pas encore
réussi à me débarrasser de cette foutue peur d’être en retard… C’était comme ça… J’étais comme ça…
On passa la sécurité et les
douanes sans encombre ni questionnement inquisiteur, sur le fait que Tendre
Neveu voyageait sans ses parents. Une réplique de la statue de la Liberté nous
piqua un clin d’œil lorsqu’on passa devant. Il restait à attendre notre vol,
celui qui durerait plus de six heures et qui, dans nos Vies, nous déposerait à
San Francisco trois heures plus tôt. Back
to the future…
Dans l’avion, assise aux côtés
du volubile algérien Ibrahim, les
heures s’écoulèrent rapidement. Les choses se corsèrent à notre arrivée à SFO.
Incapable de me brancher au WIFI pour utiliser l’application uberPOOL tel que suggéré par notre hôte Trey et tiraillée par un estomac vide (Air Canada
a coupé les vivres gratuits), je me transformai en poule-pas-de-tête,
comme à chaque fois où je sens que je ne contrôle plus les évènements.
Je me ressaisis, le Temps de
répondre à mon besoin essentiel de subsistance, puis j’achetai 2 Muni-Pass de 7 jours, qui nous donneraient
accès illimité aux transports en commun, excluant l’utilisation du métro BART.
Qu’à cela ne tienne : je pris
aussi deux billets pour ce dernier. Inquiète et incertaine, je demandai de l’aide
au Jeune Homme assis tout près. « Where
is Civic Center? » Fort gentiment, il nous parraina, nous accompagnant
même jusqu’à l’arrêt du bus, comptant pour nous le nombre de rues avant notre
destination, C’est ainsi qu’on plongea tête première sur Market St.
On sonna au 193 Haight St après avoir fait le tour
des quatre demeures au croisement. Trey
nous ouvrit sa porte et nous dirigea vers ce qui serait notre « maison »
pour la semaine à venir : une chambre sombre, dans un sous-sol où flottaient
de franches odeurs d’humidité, et où on avait vraisemblablement oublié de faire
un léger ménage avant notre arrivée.
Capacité d’adaptation : check!
On ramassa un sac et on se
dirigea vers le marché le plus près, acheter quelques victuailles pour nos
déjeuners. Sur notre route, on croisa quelques itinérants, tout en réalisant
que nous étions franchement dans le quartier gai de la ville. Rassurant.
Le
surlendemain –
Après
avoir examiné… sous toutes ses coutures, le trajet que
faisait le Big Bus, j’en conclus que
la meilleure façon d’embarquer dans la parade était de nous rendre à pied, à
quelques coins de rue de là, jusqu’au Alamo
Park. On gravit sans peine nos premières côtes et on attendit au pied d’une
gigantesque fresque en mosaïque pour attendre le bus. Pensée pour l’Amie Bettez…
L’air était venteux et frais
au deuxième étage. On s’amusa à débarquer au Pier 39 pour prendre notre premier (mais non le dernier) bain
de touristes. Vers l’heure du midi, on s’arrêta manger une croûte au Swiss Louis, un resto italien-fruits-de-mer,
tout en écoutant les dizaines de sea
lions (otaries) jaser sur les quais. On prit le dessert
dans un chouette magasin de bonbons.
Alors que l’on complétait
notre tour, retentit en plein centre-ville, l’inquiétante sirène annonciatrice
de catastrophes. Décharge subite d’adrénaline avant de comprendre que ce n’était
qu’un exercice. Fiou!
À la fin de la journée, on
marcha une partie du quartier Castro, histoire de trouver « la » fameuse
maison bleue (3841- 18th St), celle dont j’ai parlé hier.
Une photo, un court arrêt pour observer les joueurs de tennis, puis on retourna
se gaver de sushis à la « maison ».
Première journée à San Francisco:
check!
Commentaires
Excluant le billet de ce lundi, je devrais compléter l'histoire en deux autres volets...