La dernière journée. Leçon
d’humanité. Dans le banc à côté de nous, un homme à la barbe blanche clairsemée,
exposant un maigre torse nu sous son manteau de duvet, s’est vomi dessus. Une
jeune fille coiffée d’une longue queue-de-cheval se précipite vers lui. Un
homme lui tend des papiers mouchoirs. Elle essuie délicatement le visage et la
barbe de l’homme. Deux autres femmes s’approchent, l’une lui parle doucement,
l’autre tâte son pouls. Gestuelle calme et assurée. Rassurantes têtes grises qui
lui promettent qu’ils chanteront à nouveau ensemble, le prochain dimanche. Touchant…
Les ambulanciers arrivent et l’installent sur la chaise civière. Départ pour l’hôpital.
« Bonne chance M’sieu! »
Pendant ce Temps, le chœur
Gospel du Glide Memorial s’est arrêté. Pause. L’ensemble est hétéroclite. Les voix,
magnifiques. Le Rabin est comique. Certaines
autres religions devraient prendre exemple…
Avant de pénétrer dans l’enceinte
de ce temple, nous avions traversé, Tendre Neveu et moi, la misère des
itinérants, limitant au minimum, l’inspiration de ces odeurs pestilentielles flottant
dans l’air ambiant de ce dimanche matin. Un Homme aux yeux bridés, arrosait le trottoir
devant l’entrée de son magasin, lavant les traces nocturnes, les laissant s’écouler
vers l’oubli… Triste. Les deux faces de la Tenderloin
offraient le même spectacle. Quartier à
éviter; nous y étions et en sommes repartis quelques heures plus tard…
Quand sonna midi, nous avions
atteint le stade des Giants. Dernière
activité à San Francisco : un match contre les Rangers du Texas. Tournée des
comptoirs de bouffe, frites à l’ail et hot-dog
steamé. Des hommes des femmes, par
centaines. Dans les estrades, partout on
entend : « Churros, water,
lemonade. » Neuf manches de bras chargés à scander les mêmes mots.
Pendant qu’un soleil de plomb
s’occupa de rougir nos peaux de coups de soleil, les Giants en profitèrent pour
gagner 3 à 1. La foule envahit les trottoirs. Une fois de plus, on partit du
mauvais bord. « Changez de côté vous
vous êtes trompés! » Le train finit par nous ramener en même Temps qu’un
couple de québécois fraîchement débarqué en ville. Tendre Neveu en profita pour
leur piquer une jasette.
Après avoir récupéré nos
bagages, un dernier sursaut d’inquiétude m’envahit quand j’échouai la connexion
avec Uberpool. J’interpellai un
couple sur le trottoir. N’étant plus en contrôle de la situation, j’en perdis mon
maigre anglais. Ma foutue peur d’être en retard…
Finalement, après avoir
longuement attendu le bus, puis pris le métro (BART) vers l’aéroport, on passa
en flèche au comptoir d’Air Canada pour apprendre que le vol était retardé d’une
heure.
Nous
nous retrouvions avec quatre belles heures devant nous!!!...
Épilogue :
Le 737 profita de la nuit pour nous ramener au pays. Un peu de sommeil plus
tard, on embarquait sur la 20 tentant, tant bien que mal, de garder les yeux bien
ouverts, jusqu’à ce que, n’en pouvant plus, je stationne à l’écart Petit Escape
en pleine Réserve faunique La Vérendrye, le Temps d’une courte sieste.
Le
lendemain présenta son jour blanc. Ça me permit de récupérer et de m’endormir
sur la Vie d’Agatha Christie… et sur la mienne, by the way!
Commentaires
Bon cinéma, chanceuse!!!