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Paradoxes



« J’aime l’hiver mais je déteste avoir froid! » Le pire c’est que cette affirmation est tout à fait vraie! Malgré tout, paradoxalement…
 
J’aime ressentir le froid sur mes joues, aspirer un bon coup de cet air revigorant,  le laisser pénétrer profondément dans mes poumons, le laisser envahir mes alvéoles... 

J’aime voir la terre recouverte de son plaid blanc. Et du coup, j’aime observer le vol des oiseaux, comme s’ils étaient attachés entre ciel et terre, non figés, planant dans cet air glacial et gris… 

J’aime sentir le froid mordre tranquillement mes pieds, tenter d’immobiliser mes orteils avant que je ne les réveille de mon pas de régiment…

J’aime le lent engourdissement de mes doigts. Et celui de mon cerveau. L’hébétude du temps qui, immanquablement, survient. J’aime quand il semble s’arrêter, se suspendre dans l’air…

J’aime sentir le vent fouetter mes couettes sortant, éparpillées sous le mince bonnet noir à l’effigie de « Parcs Nunavik ». J’aime les mitaines, le foulard de laine mille fois entortillé autour de mon cou…

J’aime cette sensation de liberté qu’entraîne la froidure. Cette impression d’immensité s’offrant devant moi… J’aime l’hiver qui se présente comme une impossible fin de non recevoir…

J’aime cette sensation de plénitude de vie. La rigueur, l’incontrôlable, l’acceptable…
« Doux comme l’hiver », Amos, 31 octobre 2014

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