C’était un jour (ou deux?)
après mon retour du Sud. J’avais un urgent besoin de me rendre à l’épicerie du
coin (!), un besoin évident de victuailles, car par de longs pleurs stridents,
mon frigo me criait sa famine!
J’avais dressé la liste
tôt le matin. À la fin de mon quart de travail, je me dirigeai du pas « P’tit
train va loin » vers le Newviq’vi. Prenant mon temps, j’empilai au fil des
allées, les provisions les unes par-dessus les autres, sans égard d’ancienneté
ni de fragilité. Elles s’entassèrent sans dire un mot, sans un seul regard de
regret pour la tablette qui les avait accueillies...
C’est
comme ça ici : on arrive et puis on quitte, sans faire de vague…
À la caisse, la file était
longue. Pourtant, j’avais comme d’habitude, terminé bien avant l’heure où les
principales organisations n’en finissent plus de vomir leurs travailleurs,
qui en plus, se bousculent pour avoir le choix…
Quel
choix?
Ici la règle rendu à la
caisse, c’est celle de l’art : on « dépaquette » à un mètre de
la caissière, et on « rempaquette » quinze centimètres passé le
viseur, seuls, à suer, empêtrés dans des vêtements mésadaptés pour faire l’épicerie (mais adaptés
cependant pour les vents crus et violents…). Que voulez-vous, je
n’ai encore jamais osé arriver avec une valise de linge de rechange
« exprès-épicerie »…
Je
suis bizarre comme ça moi!!!
Cette première fois d’après-retour-du-sud,
laissant planer à la courroie, ma déshabitude
maladroite, je vis tout à coup apparaître à mes côtés, appelons-le, Paulussie…
Il me baragouina quelques mots d’anglais mâché. J’en compris que ça me prenait
des boîtes plus grandes…
Je voulais bien… Je lui en
ramenai quelques unes, pas certaine encore de comprendre le but…
Puis il se mit en frais d’empaqueter
mon épicerie. « Non mais, je rêve ou quoi? » C’est que ce n’est vraiment
pas la coutume ici, je vous assure…
En un rien de temps, il
avait rangé mes vivres dans deux petites boîtes aux couleurs de Ben Deshaies grossiste* et souriant, me
fit signe qu’il les porterait pour moi (une
chance que j’avais l’auto de l’Amie F… Quelle figure il aurait fait si, une
fois dehors, j’avais tout bonnement entrepris à pied, le chemin menant vers
chez-moi, 35 minutes plus loin???...)
Nakurmik marialuk
Paulussie! Tu fus pour moi ce jour-là, l’Ange que j’attendais!...
Et
Ciel que ça (me) fit du bien!...
Commentaires
Je t'imagine mal retourner à pieds chez toi avec 2 boîtes.
Beau texte coloré
L'homme en question a travaillé avec nous un certain temps, donc chaque fois que je le croise à l'épicerie je le salue.
J'ignore pourquoi en particulier cette fois-là il m'a aidé. Je retiens juste que j'ai beaucoup apprécié!
;-)