Incroyable! Présentes au petit aérogare de la place à 8h30 ce matin, nous apprenions que suite à un bris mécanique de l'appareil qui faisait la liaison entre les villages de l'Ungava hier en fin de journée, le vol était... retardé à 13:30!!! Je m'en doutais déjà, pas par dépit, mais pour avoir entendu, dès le matin, l'histoire de l'un des passagers qui avait finalement manger son spaghetti à minuit lors de son arrivée!!! La journée s'annonçait... euh... bien... quand même...
Retour à l'hôtel, nouvelle séance de "squattage" en règle. Je crois être une personne assez patiente et tolérante de nature... mais il y a des limites. Donc ce matin, après mon piteux retour, je pris la décision de rentrer au bercail. Non pas avant d'avoir accompli les dernières tâches requises par cette cavale, mais disons que je pris sur moi d'en modifier l'horaire afin de me sauver une journée. Ce fut le point le plus réjouissant de la journée, car pour le reste...
On nous avait demandé de revenir à l'aéroport pour 12:30pm: vers 11:30, ma Collègue m'apprend qu'on vient d'annoncer à la radio que les passagers de notre vol doivent se présenter immédiatement pour le décollage... Euh... c'est parce que ça parle en Inuktituut à la radio, pis moi ben, je le comprends pas encore l'Inuktituut!!!... (surtout que la radio était éteinte puisque qu'on s'en mettait plein les oreilles avec la tentative d'attentat contre Mme Marois...) Donc à la course, l'un des clients de l'hôtel m'offre de venir nous reconduire. En arrivant on me dit que je suis encore "standby" pour la portion Kangirsuk-Tasiujaq malgré l'appel de mon employeur pour tenter de régler la situation. C'est là que sans le vouloir, j'ai laissé passer le premier petit doute que quelque chose clocherait...
Comme de fait: à Kangirsuk, nous étions 7 passagers à débarquer pour effectuer le transfert avec un autre appareil pour rejoindre nos destinations respectives: Aupaluk-Tasiujaq-Kuujjuaq. De nous sept, seulement une Dame et son fils eurent leurs bagages. Les nôtres? Restés dans le Dash-8... On en informe les agents qui tentent de joindre par radio l'équipage mais les moteurs tournent déjà... "On va aviser Kuujjuaq et ils vont les remettre sur le dernier vol de la journée et vous les aurez ce soir vers 20:00." Ben oui...
Hum! Quoi faire, quoi dire, sinon en rire? Ce que je fis...
20:00- Nouvel hôtel, nouveaux compagnons de "commune"... L'un d'eux s'offre pour nous amener à l'aérogare récupérer nos bagages. Sur l'entrefait, le gérant de l'hôtel qui devait s'en occuper arrive en disant que nos bagages ne sont pas rentrés. Collègue K prend le téléphone et se met à chanter son Inuktituut dans les oreilles de qui veut bien entendre sa requête. Elle finit avec un nom... Je pars en cavale avec le compagnon que j'avais déjà rencontré à Ivujivik dans le passé. Après avoir cherché le camion d'Air Inuit, frappé à la porte de P, retourner à la maison de W qui lui travaillait ce soir, me faire dire que les bagages sont chez L et qu'une Dame s'offre pour venir nous montrer le chemin (car on parle ici d'une maison rouge qui s'est avérée être un abri de toile dans l'arrière cour d'une maison bleue...Ouf... je continue...); finalement de cet abri temporaire sort une gentille Inuk qui dit qu'elle va aller chercher les clés chez P pour qu'on aille voir à l'aérogare...
Bon, y'a pas vraiment de quoi en faire un drame, donc je n'en ai pas fait.L'homme qui m'accompagnait trouvait que j'étais bien patiente... Lui ai dit que lorsque ce genre de trucs m'arrivait, je me répétais tout bas:"Dans le fond, je m'en c^l_ss_." Et c'est magique, je vous dis! Lui, il est parti à rire...
Il trouvait que ça sonnait bien, de la façon dont je le disais...
p.s. je dois vous dire aussi que si Collègue K n'avait appellé dès son arrivée à l'hôtel son conjoint à Kuujjuaq pour lui demander de ne pas retourner l'une des boîtes, nous n'aurions jamais eu nos bagages puisqu'on les avait tout simplement mis de côté... en attendant... peut-être notre retour???...
photos:"Iqaluppik Hotel et devanture", Tasiujaq, septembre 2012
Commentaires
En tout cas, je te lisais et je pensais en moi-même que t'avais une excellente attitude. Je m'imaginais des gens très proches de moi qui capotent à l'idée de prendre l'avion. Disons que tu es loin de ces phobies, toi, parce que le récit de tes déplacements dans le Nord, ça donne pas confiance confiance dans les lignes aériennes, pas plus pour les passagers que les bagages!
Ta vie, c'est une aventure palpitante, moi je trouve!
Je te jure que ça fait un bien énorme pour la femme "TOC-quée" que je suis!!! ;-)
Bonne journée mon Amie Sudiste! xoxoxo
M.Le Factotum: Long time no see! Alors j'ajoute simplement:"Na na na na naaaa... ;-)
Zoreilles: bon alors, Matin d'automne nous fait le même effet!
Ton commentaire me porte à réfléchir sur le fait que je devrais peut-être limiter les informations "de vol" pour ne pas apeurer d'éventuels intéressés par le travail au Nunavik. Il n'y a pas que des problèmes dans ces déplacements. La plupart se font sans anicroche, tout en douceur. Je crois que ce voyage a visé le mauvais satellite et que les ondes étaient un peu brouillées. Mais je continue à croire et à dire que "la vie est belle".
Bonne journée à toi aussi, Abitibienne Pure Laine! xoxoxo