« … Je me souviens très bien que ce fut toute une expérience... Imaginez...
À peine
vingt-quatre heures après mon arrivée au CEDEQ
j’entends « Hey! Tu pars en expé demain! »
QUOI?
Dans
ma tête tout se met à rouler à la vitesse « grand V » : j’ai
besoin de quoi, je m’en vais où, on fait quoi, on part combien de temps…
Beaucoup de questions, autant de réponses spontanées de la part de la
Directrice médicale : « … Je vais vous préparer vos sacs
d’expé… »… « Pointe-aux-Cèdres »… « Rabaska à l’aller, marche au retour »… « Une
journée »…
OK!...
J’étais là pour ça après tout, non?
Donc
avec ma douzaine de filles âgées entre onze et douze ans, dès le dimanche
matin, nous avons entrepris en matinée, les 5 km de marche que nous avons
réalisés, d’une hypo à l’autre (hypoglycémie : baisse de sucre
dans le sang causée entre autres, par une trop grande dépense d’énergie) en 2 heures 15 minutes. D’accord,
pas un record… Les gars eux, confortablement installés dans le rabaska firent
le trajet en une heure. En fin d’après-midi, ce fut au tour des filles de
s’entasser dans l’embarcation. Les gars repartirent à pied et firent la route
en 45 minutes. Les filles?... Il nous
fallut un peu plus de deux heures, affrontant contre courant, vent de face et gros
nuages gris. Les rameuses avaient du cœur au ventre mais étaient non synchro et
on a eu encore des hypos, une hyper (hyperglycémie :
quand le taux de sucre dans le sang s’élève beaucoup plus haut que le taux visé
causée entre autres, par un manque d’insuline)
qui exigea que l’on s’arrête un instant afin de vérifier le fonctionnement de
la pompe à insuline. On réussit de peine et de misère à accoster au quai de
richissimes riverains pour remettre de l’ordre dans notre expé et attendre le canot
demandé en renfort pour aider la jeune monitrice ramant de peine et de misère en
solitaire, loin derrière nous, dans son petit canot chargé des 15 sacs à dos… On débarqua sur le quai du camp vers 17 :45, transies et fatiguées, les vêtements trempés.
Mais comme c’était
une belle histoire qui se terminait bien, j’entends encore parfois en rêve,
l’exclamation de l’une des campeuses : « Cette expé-là, je ne
l’oublierai jamais. C’est un sacré beau moment de vie… »
À
qui le disait-elle!!!... Moi non plus, je ne l’oublierai jamais…
photo : « Le
calme après la tempête », Lac Trois-Saumons, juillet 2012
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Bravo!