« … J’avais pris place devant le Petit portable, avec l’allure d’une
pianiste que je n’étais point. Le bout des doigts reposant sur les lettres, j’attendais
quelques secrets signes encéphaliques, les paumes en arrondi, prêtes à attraper
la moindre inspiration…
J’aurais probablement attendu longtemps n’eut été de l’Amie Lil, qui, une
fois de plus, vint à mon secours avec une tendancieuse offre : celle de
faire une longue-longue marche citadine.
Il me prit quinze minutes pour changer de statut de femme-en-jaquette à
celle de marcheuse. Dehors m’accueillit chaleureusement. Prendre l’air me
ferait du bien.
On fit notre tour de ville, laissant les silences prendre la place qui
leur revenait. Les nuages se poussaient sur notre passage, laissant présager
que du beau.
Arrivées sous le pont, on tomba pile-plume
avec la famille Canard de 12 enfants.
Oh!
Mais non! Il en manquait un ce matin! Ils n’étaient que onze!
On les observa quelques instants, le Temps de les immortaliser. J’avais
en tête l’expression « glisser comme l’eau sur le dos d’un canard ».
J’avais quelque chose à laisser sous ce pont.
Quelque chose qui me turlupinait depuis
des semaines et dont je n’arrivais pas à me débarrasser.
C’est ce matin que j’ai décidé de « laisser couler » …
Pas moi qui
le dit; c’est Amélie… »
Commentaires