« … Les personnes formaient un cercle hétéroclite
autour du guitariste venu leur chanter la pomme. Le Temps de tromper la
grisaille de leur Vie…
L’une d’entre elles cadençait, bien installée dans son
fauteuil gériatrique, les bercements de son corps avec les notes s’échappant de
la guitare. Une autre dormait à poings fermés, roide comme un piquet dans son
fauteuil roulant.
Un Grand Homme battait la musique de ses mains à demi
refermées sur elles-mêmes, comme fort probablement, l’était sa Vie. Une Dame
toute menue, suivait le rythme avec ses pieds pantouflés.
À mes côtés, Papa Fitzsou avait le sourire fendu jusqu’aux
oreilles. « T’es heureux? » que je lui demandai.
« Oh
oui!... » qu'il me répondit.
Je n’avais rien à ajouter.
Tout à coup, la Dame Toute Menue
me regarda et se lança dans un incompréhensible baragouinage. Sorte de langage
inventé que seule, elle pouvait suivre. J’essayai pourtant. Mais en vain.
Je me penchai à l’oreille de Papa Fitzsou qui avait observé
mon manège, intrigué.
« Je ne comprends pas ce qu’elle me dit. » lui
murmurai-je.
« Ça arrive souvent dans « ces-places-là »… »
me répondit-il le plus sérieusement du monde.
J’ai pouffé de rire. Il a fait de même. Je lui ai fait un
câlin et au même moment, une grande vague de béatitude me submergea…
Je me suis rappelée (encore une fois), combien parfois « il en faut peu pour être heureux... »*
Je sais… Je radote. Mais je m’assume… »
*Terry Gilkyson, 1967 https://www.youtube.com/watch?v=teKygneXkX8
« Il m’en faut peu, pour être
heureuse… », St-Joseph-du-lac, octobre 2016
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Commentaires
Il y aura une belle rencontre mercredi prochain en mémoire des personnes qui nous ont quittées.
« Ça arrive souvent dans « ces-places-là »