C’était
le premier de l’An. Je me dirigeais « gaiement » vers le bureau quand
estomaquée par les couleurs, je cédai à la tentation et malgré le froid vif et
mordant, je revins sur mes pas, retirai ma mitaine et croquai « live », l’arbre emprisonné.
Il
demandait sa pitance, maigre réjouissance d’une Fête qui l’avait boudé, lui, le
Presque Roi de Rien. Pourtant il était là à trôner, fier et beau sur sa
minuscule colline de pierres oubliées par un glacier trop pressé d’en finir.
Trop pressé de repartir…
Sa
silhouette se découpait nimbée de cet azur rosé, brindilles au vent, sans guédille* au nez…
Il
avait l’allure d’un piquet qu’on aurait oublié d’écorcer, comme si sa chair
mise à nue, aurait pu l’aider à survivre sous ce voile de froidure.
Il
n’était rien de plus, que prisonnier coincé entre deux barreaux de fer blanc,
isolé à jamais de sa forêt de mélèzes.
L’histoire
ne dira jamais combien de temps il survécut à l’histoire… Combien de temps il s’afficha avant que ne tombe la hache
de guerre, celle qui tranche tout, de haut en bas, jusqu’à la rupture sans
parlure.
Celle
qui n’a d’égards que pour le progrès, ce progrès qui avance à pas de géant dans
ce pays, mine de rien…
Quoi
qu’il en soit et quoi qu’il en est, il sera et restera mon Roi des prochains mois…
Un Roi, juste
pour moi…
*goutte
au nez
Commentaires
Sa chair, je m’en régale
De sa forêt, je m’isole
En roi proclamé, je règne
Bon week-end!