…
un conte sans queue ni tête, ayant pris naissance dans… ma tête…
« … C’était l’un de
ces matins, le genre où on imagine l’odeur de café pénétrant nos narines, nous
poursuivant jusque dans nos rêves, si bien qu’au réveil… on est déçu
d’apercevoir la cafetière vide, restée en plan sur un comptoir désert. Le ciel
avait la même mine mi-figue mi-raisin que les derniers jours. J’optai pour un
déjeuner à la maison : yogourt-rôties-beurre-d’arachides-cafés. Bien installée sur le patio je tournai résolument la chaise en métal d’un
brun brossé par les embruns, vers la lueur orangée que laissait présager le
voile des nuages.
Il ne fut pas long à venir
me retrouver ce cher soleil dont j’attendais la compagnie pour me rendre à la
plage. Le sentant timide et pour ne pas l’effrayer sans toutefois négliger de
le provoquer tout de même un peu, entre deux cafés je troquai mon ample
jaquette pour un costume de bain aux couleurs hawaïennes. Enduisant mon
Cléopâtre de nez de crème solaire, je sortis sans gêne m’installer devant Lui…
En
fait, devant Eux…
L’Autre avait le visage décapé
par l’air salin et n’avait gardé d’expression, que des sourcils broussailleux
et de grands yeux noirs, ronds
ouverts sur le vide de sa vie. Tenant toujours entre ses doigts, dans un geste
éternel, une imaginaire ligne à pêche, il était sagement assis sur son banc, me
fixant de ce visage figé par le temps. L’étang même de ses passions, avait
disparu englouti par les hautes herbes folles dansant tout autour de lui.
Pêcheur dont il ne restait
que l’âme, ses poissons avaient fui avec les années. Sa présence m’inspira ces
mots, qui pour une rare fois depuis le début des vacances, pouvaient s’intégrer
au farniente à laquelle j’avais laissé toute la place dans cette douce vie de
« semblant de Madelinienne »… »
En
réalité, j’ai OUÏ-DIRE les Îles avec toute sa musicalité, de Rozalie et Claude à
Rémi, un certain vendredi soir. L’orchestre d’Havre-aux-Maisons avec ses
rigodons et son quadrille de Rimouski pour les chanceux d’un Âge d’Or... Sans
oublier la Katia Eloquin à la messe du dimanche matin ni Sélim et ses
ritournelles de Moustaki à Félix flottant dans l’air du Resto-Bistro de la
Pointe.
J’ai
ENTENDU le vent, la musique des bonjours, le ressac sur les plages blondes et
sans fin, les adieux. J’ai ENTENDU l’appel d’une vieille maison, mais j’ai
manqué de conviction…
J’ai
ENTENDU l’amitié et… le cadran, un certain mardi matin.
Il était déjà temps
pour moi, de partir…
p.s.
merci à vous, Mme C, pour votre si précieuse amitié…
Commentaires
Surtout, merci pour me distraire en me rappelant mon séjour madelinien. Je ne savais pas que de réaliser mon rêve en visitant les Îles, ce serait ma bouée de ressourcement dans la période suivante où je parcoure l'hôpital épisodiquement en regardant filer la vie de maman et en priant pour qu'elle prenne du mieux ou qu'elle aille rejoindre son amour au plus vite.
Après, j'aurai besoin de retourner me promener aux Îles...peut-être y rencontrerai-je ton pêcheur sans ligne...
Garde espoir que les choses s'arrangent...
En pensée avec toi xoxoxo