Notre rencontre avait été fortuite. Toi isolé; moi réceptive. Tu m’étais apparu, sobrement coloré de cette indéfinissable teinte pâlotte. Un bref coup d’œil et j’étais tombée sous le charme. Sous ton charme . Ensemble nous avons peaufiné nos vécus. Honnêtement, sans faux ramages. Nous avons fait des plans. Les avons rendus à terme. Nous avons rêvé; échafaudé nos échauffourées. Sans être toujours d’accord sur les routes à suivre, jusque-là, nous avions réussi. Mais, comme toute bonne chose à une fin… Elle est justement venue de façon inhabituelle et très abruptement. Cette fin. Partagée entre l’incompréhension, la colère et la tristesse, pour aboutir irrémédiablement, dans l’acceptation de tous ces instants sur lesquels nous n’avons aucun contrôle, j’ai abdiqué. Te laisser partir. Te laisser sortir de ma Vie, toi avec qui je faisais curieuse union depuis plus de dix années… Le Temps a passé. L’usure de notre relation s’est insidieusement infiltrée dans nos paroi
J’étais standby pour le prochain bus, le léger retard du premier ayant déboulé sur le suivant. Mais je ne me sentais pas en reste. Le McDo était à deux pas, j’avais le Temps pour un café et la lecture du journal. Histoire d’être au parfum de ce qui se mijotait dans la marmite politique, je pris le Temps de lire Martineau, Facal, Bombardier et Nadeau. Subitement, tout devint clair et enfin, je sus… Dire que, si le premier bus n’avait pas été en retard, j’aurais sauté dans le deuxième menant au métro Montmorency, en passant go sans réclamer d’infos … Les soubresauts de la Vie sont parfois drôlement bien faits! Peu importe comment on analyse le gain ou la perte de notre vote. J’ai gagné le mien. L’histoire reste à être écrite. Je quitte demain pour une quinzaine. J’aime autant dire 15 que 12 puisque de toute façon, je ne respecte pas les retours… Ah! Cette enlevante Vie de Retraitée! Je manquerai l’un des 12 cours d’espagnol mais j’ai glissé dans l