… il fallut que j’arpente un peu le long corridor courant de ma salle de bains au portique avant de venir m’asseoir devant ces lettres… J'ai pris le temps d'inspirer profondément pour m'inspirer superficiellement...
Car sachez que...
... j’ai flâné toute la journée et d'une façon paradoxale, je suis passée à quinze heures trente tapantes, du pyjama à la robe longue d’inspiration médiévale. Les cheveux remontés en chignon lâche, des anneaux d’argent se balançant à mes lobes d’oreilles, je me suis calée confortablement sur la chaise Poäng Ikéa pour y faire mes appels dominicaux. Je n’ai pas mis le nez dehors de toute la journée, je n’ai lu que quelques articles de revue, j’ai fait la macabre découverte de l’état agonisant de ma marge de crédit pour finir par me popoter une soupe mexicaine que j’ai garnie de cubes d’avocat et de feuilles de coriandre. Le moins que je puisse dire, c’est qu’elle n’était pas piquée des vers (en plus d’être la seule vraie réalisation tangible de ma journée…)
J’étais toujours confortablement installée dans la fameuse chaise Ikéa quand débuta « la Soirée des Jutra », que je me mis à écouter d’une oreille plus ou moins distraite jusqu’à ce qu’Émilien Néron monte sur scène, remportant le Jutra du meilleur acteur de soutien dans le film « Monsieur Lazhar ». Ignare de ce film, c’est de prix en prix que j’appris… À mon tour d'être fière de ce que les Québécois produisent. Bien que la plupart des films présentés ne me disaient absolument rien, j'avais au moins eu la chance lors de mes sorties, de voir "Frisson des collines" et "Café de Flore"... Je saurai quoi écouter lors de mon prochain séjour Abitibien...
Morale: j’ai simplement réalisé qu’à vivre à Kuujjuaq, si je n'y prends garde, il sera très facile de perdre le film… euh… le fil de l’actualité cinématographique québécois !
photo:"Bête erreur...", Kuujjuaq, mars 2012
Commentaires
Vu en grande première dans le cadre du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.