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Blanche-Page...

… comme l’hiver. Manque d’inspiration mais j’insiste, persiste…

Comme au temps des « pages du matin » où tout déboulait et atterrissait pêle-mêle sur les lignes du cahier bon marché. Chemin faisant, se frayait une idée qui finissait parfois par s’étaler de tout son long, sous mes yeux un peu ahuris, dois-je admettre…

Perchée haut sur un tabouret ou accroupie contre un mur, je laissais couler, avec démesure, sans censure, les mots tels quels… Ça prenait trente minutes pour noircir trois pages…

Mille huit cents secondes à comprendre qu’il n’y avait rien à comprendre…

Mais je crois que je vous ai déjà raconté tout ça… Et ça me revient quand je sens qu’il n’y a rien qui vient. Rien que le vide…

Mais...

« … J’ai tout de même passé toute la journée à l’une des deux écoles du village. La plus grande, celle des « Grands ». Je n’étais pas seule. Je travaillais en équipe avec une gentille Dame venue de Puvirnituq, pour jaser « diabète » avec… les Grands! J’adore ce que je fais. Je raffole de ces journées où je baigne dans le milieu. J’apprécie ces moments de rencontre avec ces jeunes Nunavimiut. Les voir attentifs, inquisiteurs, parfois sans gêne, cela jamais tout en même temps. Pendant que les uns rigolent les autres observent en silence… »

Mais...

«... Je suis allée au bureau en fin d’après-midi. Les messages courriels s’étaient, encore une fois, accumulés. Sur le téléphone brillait le signal d’appel(s?) tenté(s?)… J’ai regardé tout ça et me suis dit que demain serait un autre jour...»

… Ni plus, ni moins…

photo:"Comme l'hiver...", Kuujjuaq, janvier 2012

Commentaires

Zoreilles a dit…
aqkJe t'écouterais pendant des heures... Je ne sais pas si tu l'avais déjà écrit, moi en tout cas, je t'entends là-dessus pour la première fois. Même si ça me semble si familier...
Jeannot a dit…
Bonjour les Madames Abitibiennes...

J'ai lu un article concernant ces jeunes et ce n'est pas rose comme environnement... Problèmes de toxicomanie, d'alcoolisme et encore plus dès l'enfance... Il y avait un passage du texte citant "Doit-on encore financer ces gens"Et"Est-ce les aider" Mais je dis oui et encore plus...
L'image n'est pas très révélatrice qu'on s'en fait ici en ce sud du nord hivernal

bravo pour ton implication Fitzsou l'Ange Kuujjuaquienne

Ciao Mesdames du pays des mines à la toison d'or...
Merci Zoreilles... Je commence à radoter après toutes ces années à livrer mes petits secrets...

Jeannot, les problèmes des jeunes du Nunavik ressemblent à plusieurs de ceux des jeunes du Sud. Ça me désole quand j'entends que de tels commentaires ont été laissés par des gens qui n'ont peut-être jamais mis les pieds ou qui les ont mis un an ou deux et qui s'imaginent tout connaître d'eux après un si court laps de temps. J'ai une consoeur de travail qui est ici depuis onze années, et jamais elle ne porte un jugement quel qu'il soit, sur la population du Nunavik.
C'est son exemple que je suis...
Zoreilles a dit…
Salut Jeannot le Madelinot!

Fitzsou, tu suis un bel exemple, celui de ta consoeur qui ne juge pas mais qui essaie sûrement de mieux comprendre pour mieux aider, dans le domaine de la santé et des services sociaux.

Au Sud du Nord, dans les médias surtout, je sais ce que Jeannot veut dire, c'est qu'on mêle tout.

Richard Desjardins a fait un film documentaire, « Le peuple invisible », qui traitait de l'histoire et des conditions de vie des Algonquins, qui sont une autre des Premières Nations, celle peut-être qui a été le plus baffouée, celle qui ne reçoit rien de nos gouvernements et celle qu'on a refoulée depuis des centaines d'années dans des réserves qui n'en sont pas, parce qu'ils n'ont aucun droit, aucun pouvoir de négociation et beaucoup de problèmes sociaux, on les a abusés et ensuite, abandonnés à eux-mêmes. La plupart de ceux de mon âge ont connu les affres des pensionnats indiens qu'on appelait, on leur a volé leur enfance, leur langue, leur culture, on les a abusés à tout point de vue. C'est une réalité qu'on fait bien de dénoncer mais hélas, qui n'a pas été comprise par l'ensemble des Québécois. Et ça se passe en Abitibi-Témiscamingue : Kitcisakik, Lac Simon, Pikogan, Winneway, Notre-Dame du Nord, etc.

Plus au Nord, là où tu travailles, c'est autre chose complètement. Mais on connaît si peu le territoire du Québec, l'histoire si tant tellement différente de chacune des Premières Nations, la réalité qu'ils vivent, à laquelle ils doivent s'adapter, leurs défis, etc.

Alors, ce qui frappe la plupart du monde, c'est ce qui est spectaculaire, ils retiennent ça et rien d'autre. Et c'est dommage. Il y a des fois où l'indifférence frise le mépris, et l'ignorance ne mène qu'au racisme et aux préjugés.

J'avais suivi la sortie du film « Le peuple invisible » pour des raisons multiples, ce film documentaire a été présenté en première mondiale au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Toute la gomme était là, le politique, les grands médias, les chroniqueurs culturels, en cinéma surtout, des sociologues, des pseudo experts dans tous les domaines se sont rués ici. J'ai entendu à ce moment-là les pires sottises, les pires jugements et faussetés à propos de ce peuple méconnu et « invisible » justement que sont les Algonquins, parmi lesquels j'ai quelques bons amis. Fait à noter, Richard Desjardins avait tenu à les inviter à cette première mais on les a encore ignorés cette fois-là, aucun journaliste ne leur a posé une question, on n'a pas voulu écouter leur point de vue ni leur réaction au film. Alors, on continue de répandre des impressions, des jugements, des demi-vérités qui, à force d'être répétées, finissent par s'ancrer solidement dans la mentalité du monde.

C'est pas ce que Richard Desjardins voulait faire avec son film. Son intention était fort louable mais notre société bien pensante a tout gâché...
Jeannot a dit…
Bonjour Mesdames...
Sachez... Loin de moi de juger... Et contraire... Je trouve qu'on pourrait en faire plus..

Ciao gens de coeur
Zoreilles pour avoir personnellement travaillé pendant 6 1/2 ans au Centre de Santé Pikogan, comme infirmière scolaire et en soins à domicile, je suis d'accord avec tes écrits.
Jeannot, je ne jugeais pas ton commentaire, c'est juste que ça me peine ces réactions, pas la tienne, celle des médias...

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